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Plat |
Les roches les plus jeunes du Danemark - terres empruntées: sédiments des hautes terres Scandinaves |
La dernière étape sur le sol danois nous emmène sur les roches les plus jeunes du pays, qui datent du Miocène, une période s’étalant de 20 à 10 millions d'années. Lorsque ces sédiments ont été déposés, la mer du Nord était une baie qui s'étendait de la Norvège à l'Écosse jusqu'au Danemark, mais pas encore jusqu'au nord de la France (voir figure). Pendant cette période, cette mer peu profonde s'est remplie de sable et d'argile issues de l’érosion des hautes terres Scandinaves.
Terres empruntées
Ces sédiments ont été transportés via de grands fleuves et déposés dans des deltas, provoquant une croissance lente de la terre vers la mer, en transformant la mer peu profonde en marécages et bancs de sable. Ces espaces étant très étendus et plats sont vulnérables à la montée des eaux. Une légère variation du niveau marin, de l’ordre de quelques mètres, initiée par des changements dans le volume de glace aux pôles, peut suffire pour inonder les terres nouvellement revendiquées. Une grande partie du nord-ouest de l'Europe, y compris les Pays-Bas, la Flandre et le nord-ouest de la France, se compose encore de ces « terres empruntées » et vulnérables. Mais contrairement au Danemark de l’époque Miocène, nous sommes maintenant en mesure d'empêcher la montée des eaux (pour l'instant du moins) en construisant des digues. Un danger persiste cependant : les sols en arrière des digues se compactent et s'affaissent car ils ne reçoivent plus de nouveaux sédiments, bloqués par ces dernières. Et il est impossible d’apporter de nouveaux limons en ouvrant ces digues, car cela entraînerait l’inondation de nombreuses villes. Il y a donc des inquiétudes quant à l'avenir de ces terres empruntées à la mer, qui pourraient disparaître sans l’apport de nouveaux sédiments.
Le Danemark sous une calotte glaciaire
Les dernières centaines de milliers d'années de l'histoire géologique danoise ont été dominées par des périodes glaciaires. Au cours de plusieurs épisodes, le Danemark a été totalement ou partiellement recouvert d'une banquise de plusieurs centaines de mètres d'épaisseur qui, à son apogée, s'étendait jusqu'au centre de l'Allemagne, aux Pays-Bas et au sud de l'Angleterre. Lorsque les terres danoises n'étaient pas couvertes de glace, elles formaient des toundras et des steppes sèches, abritant de célèbres habitants de l'ère glaciaire du Pléistocène, comme les mammouths. Au cours des 10 000 dernières années, nous sommes passés d'une ére "glaciaire" à "interglaciaire" et la glace a reculé. L'un des effets de la disparition de l'énorme masse d'un kilomètre ou plus de glace terrestre est que la croûte terrestre rebondit et se soulève lentement à la suite de la suppression du poids de la glace. À ce jour, le Danemark continue de monter lentement, au rythme d'un millimètre par an.
I’m a junior geologist studying plate tectonics and their link with paleogeography. I go an ask the rocks directly on the field, study the structures then take some sample home for paleomagnetism analyses and geochronology.
Leny Montheil
I am a geologist and I study plate tectonics and the driving mechanisms in the Earth’s mantle, mountain building processes, and the geography of the geological past. I enjoy geological fieldworks all over the world, and translating the results to science and to a broad public.
Douwe van Hinsbergen