Étape 7 | Sélestat – Le Markstein / Un paradis végétal au Carbonifère

Alors que les coureurs remontent les Vosges aujourd'hui, ils se retrouvent dans une période de grands bouleversements géologiques. Les roches le long de l'étape ont assisté aux  dernières étapes de la formation du supercontinent Pangée : nous chevauchons la zone de collision du méga-continent Gondwanaland au sud, et du continent euraméricain au nord. Le résultat de cette collision a été la formation d’une grande chaîne de montagnes dont nous voyons maintenant les cicatrices dans les Ardennes et les Vosges en Europe, mais qui sont reconnaissable partout dans le monde, par exemple dans les Appalaches américaines ou le nord-ouest du Maroc. Une partie des roches que traverse aujourd'hui le Tour de France Femmes étaient situées au sud de l'équateur et se sont formées pendant le Carbonifère (il y a 360 à 300 millions d'années). Le niveau de la mer était plus élevé, mais le climat n'était pas sans rappeler celui d'aujourd'hui, avec des températures élevées à l'équateur et de la glace aux deux pôles.

Forêts humides carbonifères : les plus grands gisements de charbon au monde

Le climat mondial étant plus ou moins le même qu'aujourd'hui, il ne vous surprendra peut-être pas que le Tour cycliste du Carbonifère ait vu dans les Vosges un environnement qui ressemble au Brésil d'aujourd'hui. Les régions équatoriales du Carbonifère ne manquaient pas d'eau et les continents étaient couverts de marécages et de forêts tropicales luxuriantes où les plantes, comme les fougères, pouvaient atteindre 40 mètres de haut. Ces forêts tropicales humides  étaient les premières du genre : autrefois, les plantes terrestres venaient à peine de se développer et étaient rares. En raison de la végétation luxuriante, le pourcentage d'oxygène dans l'atmosphère est passé d'environ 20 % (environ les valeurs actuelles) à plus de 30 %... et cela permis aux insectes de devenir de plus en plus gros, dans des proportions plutôt effrayantes, atteignant parfois la taille des oiseaux modernes. Toutes ces plantes réchauffent encore notre monde moderne à plus d'un titre. Ils ont créé d'énormes gisements de tourbe, qui sont ensuite devenus d’énormes plus grands gisements de charbon. Ceux-ci sont toujours exploités, par exemple, dans la région de la Ruhr en Allemagne et en Pennsylvanie aux États-Unis, chauffant nos maisons et, avec la libération de CO2, le climat mondial. Le Carbonifère tire son nom de ce charbon (Carbon).

Terrain escarpé

Alors regardez autour de vous aujourd'hui et imaginez que vous viviez il y a 300 millions d'années. Trouvez-vous émerveillé par les marais et la forêt tropicale au bord d'une grande chaîne de montagnes. Vous commencez l'étape par une balade en sueur dans l'Amazonie brésilienne, dans un monde humide et verdoyant. Dans les étangs, on trouve de grands amphibiens de la taille de crocodiles, ou de drôles de requins-marteaux, des poissons cuirassés, des requins précoces de plus de 6 mètres de long et des scorpions de mer qui ressemblaient à des limules. Dans la deuxième moitié de l'étape, le trajet commence à grimper dans les Vosges, et traverse la maintenant érodée chaîne hercynienne. Mais s'il s'agissait encore du Carbonifère, les ascensions seraient plus longues, plus raides et pleines de volcans actifs : vous monteriez de l'Amazone dans les montagnes des Andes du Pérou et de la Colombie. Nous nous attendons donc à une étape chaude, humide et excitante !

I’m a junior geologist studying plate tectonics and their link with paleogeography. I go an ask the rocks directly on the field, study the structures then take some sample home for paleomagnetism analyses and geochronology.

Leny Montheil

I study geodynamics, more specifically the interaction between the mantle and plate tectonic processes on the surface and on a very large scale. As we can not go into the mantle, my computer models are based on data from rocks all around the world that tell the story of plate tectonics. Check our complete team.

Erik van der Wiel